Les différentes formes de perles et leur formation
Les perles sont-elles rondes ?
Commençons tout d’abord par casser une idée fausse et trop répandue : toutes les perles ne sont pas rondes. Il existe même toute une terminologie pour décrire les différents aspects des perles, de la perle bouton à la perle baroque, de la goutte à la perle cerclée.
En réalité, la seule perle qui n’existe pas, c’est la perle à angle vif. Vous ne trouverez jamais de perle carrée ou triangulaire par exemple. Mais tout le reste appartient à l’imagination infinie de la nature.
Ainsi, toutes les perles présentent une forme plus ou moins ronde. Bien sûr, les perles les plus parfaitement sphériques étant aussi les plus rares, elles sont les plus chères. On peut d’ailleurs le regretter, puisque sphéricité parfaite rime avec uniformisation. Quel dommage, lorsqu’on voit toutes les formes possibles dont est capable la nature !
Il existe à l’inverse des perles dont la forme est si allongée que Hubert Bari et David Lam, auteurs de l’excellent ouvrage sobrement intitulé Perles, les décrivent comme pouvant ressembler à des sortes de balles de fusil.
Ainsi toutes les perles ne sont pas rondes mais arrondies, et leur forme peut varier du tout au tout. Mais comment expliquer cette sphéricité au moins relative à toutes les perles ?
La danse des perles
Dans l’ouvrage précédemment cité, lequel nous sert ici de référence, Hubert Bari et David Lam expliquent tout d’abord qu’à ce jour, aucune preuve scientifique n’a été apportée quant à la raison de la rondeur des perles. Il faut donc pallier l’absence d’étude par la théorie plus que vraisemblable avancée par les deux experts, à savoir que les perles tiendraient leur rondeur d’un mouvement de rotation. Et cette rotation interne du mollusque créateur serait à la fois continue, et contemporaine à la création des perles.
Comment Bari et Lam concluent-ils à ce mouvement de rotation des perles ? En parcourant justement les perles à défauts. Car toutes (à l’exception notable de la perle baroque, sur laquelle nous consacrerons bientôt un article) ont un même point commun, c’est d’avoir un axe de rotation lisible sur leur surface.
On remarque en effet que dans une grande partie des perles « à axe de rotation », ces imperfections prennent la forme d’une « queue de comète qui part du défaut et continue, en courbe, en s’estompant progressivement ». Le fait est que si plusieurs défauts de cette sorte sont présents sur la perle, ces « queues de comète » auront toutes la même orientation, ce qui nous permettra de déduire à la fois l’axe et le sens de rotation.
Mais ce n’est pas tout. Les deux auteurs voient une autre preuve de la rotation des perles dans le cerclage typique de celles que l’on appelle à juste titre les perles cerclées.
L’existence des perles cerclées nous permet de comprendre pourquoi les perles sont rondes
Par perle cerclée, nous entendons ces perles de culture ou d’eau douce qui présentent la caractéristique de posséder un ou plusieurs sillons creux sur leur côté.
Selon Hubert Bari et David Lam, le cerclage des perles nous permet de prouver qu’il y a bien rotation, et donc rondeur. Les experts voient deux explications possibles aux cerclages. Et dans les deux cas, ces explications prennent la forme « d’accidents ».
Le premier type d’accident possible menant à la naissance d’une perle cerclée, serait un accident de type aphteux, similaire à ce qui peut parfois advenir sur notre propre muqueuse buccale. Lors de la formation de la perle, quelque chose vient perturber la surface de la perle exposée, cette perturbation entraînant l’interruption du dépôt d’aragonite sur la perle. De ce fait, il est un endroit sur la perle où le dépôt ne se fait pas. Or si la perle ne tournait pas, ce défaut prendrait la forme d’un cratère sur sa surface. Le fait que ce soit un sillon et non un cratère prouve qu’il y a rotation.
Dans un second cas, l’accident à l’origine du cerclage des perles consisterait en une sorte de micro déchirure au niveau du sac perlier. Lorsque cela arrive, les cellules contenues dans le sac et dont le rôle est de distribuer les composants propres à la création de la perle ne peuvent plus être distribuées correctement. Ainsi, à cet endroit précis de la perle, il n’y aura aucune production de matière coquillière. C’est ce défaut qui, en plus du mouvement rotatoire de la perle comme dans le cas précédent, crée un cerclage ou l’apparition d’une ligne sur la perle.
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à lire notre article consacré à la création des perles : «Comment sont formées les perles: le mythe du grain de sable»
Lire les articles récents
La formation des perles : Le -Mythe- du grain de sable
Pourquoi parle t-on d’or 18 carats et d’or 9 carats ?
Comment évaluer la qualité d’un diamant ?
Pourquoi les perles de Tahiti sont-elles noires ?